L'orage
ça commence tout doucement, dés le matin, on ne peut voir que les quelques nuages qui garnissent le ciel.
Malgré un joli soleil, on ne voit que ces masses grisâtres, promesses d'un temps qui va vite se dégrader...
Et en effet, plus le temps passe, plus les nuages forcissent, et plus il y en a, des foncés, des gris, et on ne voit plus qu'eux ! On a beau lutter, essayer de batailler pour voir le petit bout de soleil qui est au fond, il n'y a rien à faire, les nuages sont là, devant mes yeux...
Et là je n'arrive plus à lutter, je me laisse emporter et ravager par le désespoir, les angoisses... Cette impression horrible que plus jamais je ne vais sourire...
Puis les premières gouttes commencent à tomber, je lutte, je les retiens, je les limite à la bordure de ma paupière, malgré la pression qui pourtant pousse derrière cette première goutte afin de libérer les suivantes ; et j'ai conscience que si je laisse celle-ci sortir, il sera trop tard pour endiguer l'inondation, tel un barrage brisé...
Et là, malgré les tentatives vaines, il suffit d'un battement de cil pour que cette première goutte s'échappe malgré moi.
C'est à ce moment que l'orage débute, quelques rapides premières gouttes légères, pour ensuite laisse la place aux flots de désespoir, pour que les éclairs fusent dans mon ciel, les éclairs d'angoisse, de révolte, de peur, de non avenir, de manque, de mal être. Chaque éclair est semblable à un sentiment négatif, il passe à travers le ciel, illumine le ciel l'espace d'un instant, tonne, puis fond dans la masse du ciel noir et lourd !
On croit que ces quelques éclairs vont suffire, et c'est parfois le cas, mais c'est souvent l'ouverture pour en laisser sortir de plus en plus, toujours plus forts, plus angoissants encore, on imagine que rien ne va plus jamais aller, que c'est trop pesant pour réussir à vivre avec ça toute sa vie !!! Et on se laisse emporter par les flots d'émotions horribles, les peurs inconsidérées, l'inconséquence d'imaginer que rien ne pourra jamais aller mieux, on se sent emportée dans le tube destructeur d'un cyclone, il emporte tout sur son passage : les envies d'avenir, l'amour, les espoirs, les projets, les plaisirs de la vie, l'énergie... TOUT !!!
Et ça s'arrête brusquement, pour me laisser éteindre, épuisée, sans force, comme allongée sur le sol vide de tout... Parfois l'orage gronde encore un peu, recommence, je rechute...
Mais en fin de compte, ça reste malgré tout libérateur...
Comme disent les anciens lorsqu'un orage survient "ça lave le ciel"... Et sur le coup on pense que c'est finit, il n'y en aura plus. Parfois c'est le cas, d'autres fois, ça revient... Alors on fait tout pour reprendre des fois, au cas où... Mais on espère réussir à retrouver ce sourire qui manque tant, car quand l'orage est passé, on a la naïveté sincère et nécessaire de penser que tout va aller mieux, forcement, que ça ne peut pas être pire, et que derrière ces orages récurrents, le soleil peut revenir et pour longtemps ?
Pourvu que...