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"Net addict" ou "Le blog d'une intarissable bavarde"
4 octobre 2008

B-A du jour...

Dans la semaine, j'ai une cliente habituelle avec laquelle je viens à papoter tricot, et elle me dit qu'elle donne de la laine à des mamies dans les maisons de retraite qui adorent ça ! De l'autre côté, j'avais récupéré deux sacs pleins de fins de pelotes de laines dont je ne savais pas trop quoi faire : je les avais pris pour que ça ne finisse pas à la poubelle, mais j'étais pas trop inspirée pour les tricoter moi-même. Finalement vu que l'occasion se présentait, je lui ai proposé de lui donner les deux sacs : autant que ça serve plutôt que de trainer dans un coin et que ça m'embarasse plus qu'autre chose...

Elle est donc repassée aujourd'hui et ma cliente "mamie nova" (elle a vraiment cette tête là ;) ) a été super heureuse de récuperer ces deux sacs qui feront le bonheur des mamies tricoteuses :) , je suis contente que ça se passe comme ça. J'aime pas jeter des choses qui peuvent encore servir, mais parfois pour se débarasser on jette, alors que finalement ça peut toujours faire un heureux, faut juste le trouver.

Dans la conversation l'autre jour avec cette dame, j'en viens à lui dire que j'ai eu un bébé oui, mais il est mort à la naissance...
Et la voilà qui me regarde livide, et me révèle que la même chose lui est arrivé pour son 3e bébé, un petit garçon qu'ils ont appelé Christophe... Mais bon, à l'époque on croyait à tort que ne pas voir son bébé allait aider la mère à vivre la chose moins mal, et bien 40 ans plus tard, elle regrette encore de ne pas avoir ni vu, ni tenu son bébé contre elle...
Son seul petit garçon, après deux filles elles bien vivantes, un petit garçon après lequel elle n'a eu aucun enfant, un petit garçon dont elle m'a encore parlé avec émotion il y a quelques jours.
Et là je me dis que j'ai la chance de vivre à cette époque qui comprend enfin que cacher la douleur n'aide pas à l'apaiser.
Cette maman esseulée n'a pas pu ni crier, ni même juste exprimer sa douleur d'avoir donné la vie à un bébé mort, elle n'a eu aucune reconnaissance de ce deuil vu qu'à l'époque un bébé mort né ne figurait pas sur le livret de famille... On lui a fait comprendre qu'elle avait deux filles, qu'elle ne devait pas avoir mal vu qu'elle ne l'avait pas connu... Donc elle a tenu, coûte que coûte, elle a nié sa douleur... Mais pendant des années elle a dû avoir des larmes bien amère de n'être que la mère de deux enfants, quand trois occupait son coeur... ça lui a fait du bien de parler de ça pour une fois, en toute liberté, sans avoir peur de blesser, faire peur, c'était beau de la voir me dire doucement son prénom "Christophe".

Vraiment, le cheminement du deuil est difficile et long, mais heureusement qu'enfin de nos jours, on nous reconnait cette maternité d'un ange, pleine et entière, aussi grande et importante que les autres enfants bien vivants. Car j'aurai beau avoir 2, 3,4 ou 5 enfants après Erwann, j'aurais toujours X enfants présents... + un ange dans nos coeurs qui nous donnera goût à apprécier chaque journée que la vie nous offre...

Donc ce soir, une petite pensée pour un ange prénommé Christophe...

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Commentaires
A
Je suis contente que ça lui ait fait du bien de te parler...<br /> Dur dur toute cette émotion à laquelle ces femmes n'ont pas eu le droit :(
S
roh ça me rend triste pour cette femme qui n'a jamais pu exprimer son chagrin et en parler autour d'elle :-/<br /> je viens d'apprendre pour ta grossesse toute mes félicitations ! bises
"Net addict" ou "Le blog d'une intarissable bavarde"
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